p o è m e s
Il était une fois la graine
Il était une fois la graine
L’accrescente tubulure de la plante jusque ciel
Les couches de peaux réunies en fascicules
Les sépales tournés vers le soleil,
les feuilles en denticules
Puis les baies charnues dans l’entrenoeud d’un plant de groseilles
La fleur, son calice fourni d’eau de la pluie des soirées tièdes
Et finalement la racine, dans les terrains vagues, les bords des routes,
l’espace rudéral
Solide, ancrée, éternelle.
- Décembre, 2023
Il se bruisse qu’un matin en se levant
Il se bruisse qu’un matin en se levant
Le lit de la rivière défait
Jetée aux quatre coins de la Terre
L’eau se répandit en ruissellements
Dans les traverses à contre courant
Hurlante jusque dans le ventre apaisé des rizières
Et comment est ta Loire ?
Et comment est ta Loire ?
Comment est ton fleuve, ta rivière ?
Dans la courbe de sa source, les alluvions balayent les couches
de souvenirs comme autant de sédiments ruisselants. Oblique,
l’eau tourne, comble le vides, les affleurements, les aiguiers
rocheux, les avens caverneux, de la tourbe au bassin versant,
chemine chemine jusqu’à torrents, de berges en biefs, d’écluses
aux bouches bouillonnantes.
— TA, Mars 2024
Il croît quelque part une pensée abaxiale
Il croît quelque part une pensée abaxiale
Accrescente âme en dérive.
Sagittées en sarments épars, les racines.
—TA, hiver 2023